Jules Delpit

Jules Delpit (1808-1892), est une figure exemplaire des grands érudits du 19ème siècle. Ce militant actif de très nombreuses sociétés savantes, est un des membres fondateur de la Société d’Archéologie de Bordeaux.

Fils de DELPIT Jean-André né à Saint Avit-Sénieur (Dordogne) le 12 Février 1770, mort à Paris le 7 Août 1834, Jules DELPIT, grand-père de Madame BRUSLEY (grandmère de Madame CAMICAS), est né à Bordeaux le 16 avril 1808. Après ses études de droit à Paris, il a suivi, comme élève libre, les cours de l’Ecole des Chartes.

En 1842, le ministre de l’instruction publique, M. VILLEMAIN, le charge d’aller recueillir dans les archives de Londres, les documents relatifs à l’Histoire de France.
En 1843, il revient dans sa province natale, qu’il ne quitte plus, et où il est l’initiateur de toutes les recherches et de toutes les publications ayant pour objet l’étude de l’histoire locale.

Son ambition est de jeter les fondements inébranlables de cette histoire en en mettant en lumière les monuments ignorés ou dispersés.

En 1859, c’est dans ce but, qu’avec le concours de quelques érudits, laborieux et désintéressés comme lui, qu’il fonda la SOCIETE DES ARCHIVES HISTORIQUES DE LA GIRONDE, dont il fut jusqu’à ses derniers moments le secrétaire général, l’unique pilote a-t-on dit, avec justesse.

Il n’est guère de publication relative à l’histoire de notre région à laquelle Jules DELPIT, n’ait apporté la plus précieuse, la plus généreuse et presque toujours la plus délicatement effacée des collaborations.

Son obligeance et son dévouement pour les travailleurs en qui d’autres que lui, n’auraient vu que des rivaux, étaient admirables : non seulement il leur prodiguait sans réserve son érudition et son expérience, mais il leur ouvrait toutes grandes les portes de son admirable bibliothèque d’IZON, où il résidait, et dans laquelle tant de trésors étaient amoncelés : livres annotés, brochures rares, manuscrits anciens, autographes, chartes, gravures, plans, cartes, médailles, etc.

Jules DELPIT a concouru à la création de deux sociétés qu’on peut considérer comme sueurs de la Société des Archives Historiques : LA COMMISSION DES ARCHIVES MUNICIPALES DE BORDEAUX (1865), et la SOCIETE DES BIBLIOPHILES DE GUYENNE (1866).
Il en a été à plusieurs reprises le président.

Son oeuvre est considérable ; l’étude bibliographique qui lui a été consacrée dans le tome XXVII des Archives Historiques, ne comprend pas moins de 361 numéros. Nous ne citerons que les plus importants

  • Notice d’un manuscrit de la bibliothèque de Wolfenbütell (1841).
  • Collection générale des documents français qui se trouvent en Angleterre (1847).
  • Réponse d’un campagnard à un Parisien… sur les droits du Seigneur (1857).
  • Origines de l’imprimerie en Guyenne (1869).
  • Chronique bordelaise de Gaufreteau (1877).
  • Chronique d’Etienne de Cruseau (1879).
  • Chronique de Pierre de Métivier (1866) etc.

 

En 1883, ses collèges de la Société des Archives Historiques de la Gironde, lui ont offert une médaille commémorative en témoignage de la part considérable qu’il a prise à l’organisation de cette société, et à la publication de ses vingt-six premiers volumes dont il a rédigé les introductions.

Ce rude travailleur, que tous ceux qui s’occupent de notre histoire locale considèrent avec vénération, comme leur éducateur et leur maître, est mort le 25 mars 1892.